Chemins d'Afrique VOL 1-No 2-June 2021

Chemins d’Afrique

2021

Numérisation et reprise économique

Phyllis Wakiaga Présidente de l’association des industriels du Kenya, Présidente du conseil du Global Compact Network Kenya. www.kam.co.ke

considérables ! Elles ont permis d'élever le niveau de vie, allongeant ainsi l'espérance de vie grâce à une meilleure production alimentaire, de meilleurs logements et un accès accru aux vêtements et aux biens de consommation en raison de la baisse des prix. L'industrie 4.0 offre de nouvelles possibilités. Elle a le potentiel de régler les dysfonctionnements découlant des perturbations liées à la COVID-19 et de garantir la continuité et la réduction des coûts tout en augmentant la production. La pandémie a d’ailleurs déjà entraîné de profonds changements. Les employés occupant des postes ‘non-essentiels’ travaillent à distance ; les établissements universitaires utilisent des plateformes en ligne à des fins d'apprentissage ; l'automatisation de certains processus de fabrication permet de gérer le nombre réduit d'équipes dans les usines et d'accroître la productivité ; les entreprises adoptent le commerce électronique pour toucher les consommateurs ; etc. Le capital humain demeure le facteur essentiel pour l’industrie manufacturière. Afin de tirer pleinement parti de ces nouvelles technologies numériques dont la pandémie souligne l’importance, il faut garder à l’esprit quatre éléments essentiels d’une bonne stratégie de reprise économique : Premièrement, l'augmentation des gains de productivité résultant de l'utilisation des technologies numériques tout au long de la chaîne de valeur grâce est essentielle pour transformer le secteur manufacturier africain et stimuler l'emploi décent. Par conséquent, l'élaboration de politiques ciblées et appropriées peut aider les industries manufacturières à tirer parti de la quatrième révolution industrielle.

E n mars 2020, quand l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait la COVID-19 une pandémie, peu d'entre nous imaginaient à quel point le virus nous toucherait. Nos vies ont changé brutalement avec la mise en place de mesures visant à promouvoir la distanciation sociale et à restreindre les déplacements—notamment les couvre-feux et le confinement. Si chaque crise représente un défi, elle offre également une myriade d'opportunités dont nous pouvons tous tirer parti. Rahm Emmanuel, ancien Chef de cabinet de Barack Obama, le dit bien : « On ne doit jamais gâcher une crise. Et ce que je veux dire par là, c'est que c'est une chance de pouvoir faire des choses que vous n’auriez jamais pensé pouvoir faire. » Au Kenya, l'une des plus grandes opportunités créées par la pandémie a été l'adoption rapide des technologies numériques par les industriels dans divers secteurs d’activité. Avant la pandémie, le monde se positionnait pour la quatrième révolution industrielle (Industrie 4.0), et cela se manifestait par une utilisation accrue des technologies numériques à tous les niveaux des chaînes de valeur mondiales, de la conception des produits à l'automatisation de la production en passant par le commerce électronique de détail. Les précédentes révolutions industrielles avaient été inspirées par la nécessité de satisfaire des besoins futurs : la production de masse et à grande vitesse, la circulation en masse des personnes et des biens. Cette nécessité a poussé les gens à imaginer et à innover, conduisant ainsi à de nouveaux processus mécanisés dans divers domaines, notamment l'agriculture, les transports et la fabrication.

Les résultats des révolutions industrielles ont été

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Vol 1 • N° 2 • Chemins d’Afrique 2021

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