Chemins d'Afrique VOL 1-No 2-June 2021

Chemins d’Afrique

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celle qui consiste à acquérir un savoir scolaire ou universitaire, il n’est pas dit qu’elle soit un parfait gage d’accomplissement personnel. Vous et moi connaissons de nombreuses personnes qui sont diplômées d’universités, d’écoles ou d’instituts X ou Y mais qui ne sont pourtant pas épanouies, qui ont choisi des trajectoires obscures les ayant menées à des échecs voire plus. Le banc de l’école est une bonne chose car il apporte des outils, des connaissances et un savoir académique. Mais le banc de la vie, sur lequel on apprend de l’expérience, des origines et du savoir des autres, n’est pas moins instructif et formateur. Le nombre d’autodidactes devenus des personnes prospères en témoigne. Chacun doit se prêter à un exercice régulier pour continuer d’avancer : l’introspection et, même si ce n’est pas évident, l’autocritique, qui n’est jamais très agréable... Nous ne sommes que des humains après tout.

me tendre la main.

En Afrique, le politique domine tout. Il semble difficile de réussir dans certains métiers comme le journalisme si l’on ne bénéficie pas de la bienveillance des hommes de pouvoir. Comment échapper au double piège de faire chemin avec des hommes politiques, ou de les ignorer et courir le risque de subir leurs colères et leurs foudres ? Très tôt, j’ai vu des hommes politiques dans mon environnement car mon père a été de la même promotion que nombre de personnes qui occupent actuellement de hautes responsabilités. Mon père nous avait donné un mot d’ordre : se réaliser sans attendre le coup de fil qui viendrait d’en haut. L’ayant vu s’imposer cette même ligne de conduite, il n’y avait plus qu’â travailler. Pour ce qui est d’avoir un fil à la patte avec des hommes politiques ou des puissants, c’est à chacun de voir. Sous toutes les latitudes, vous trouverez des gens qui y trouvent un intérêt. Je ne vais pas les juger et ils sont maîtres de leurs choix. Par contre, je pense que cette mythologie permanente des gens de média dinant tous les soirs avec les hommes politiques ne doit pas jeter l’opprobre sur toutes les femmes et les hommes de médias qui ont simplement bien travaillé et qui continuent de faire leur métier avec talent et impartialité. Souvent sans même disposer de moyens adéquats ! Le secteur de la presse—notamment celui de la presse privée—doit continuer à opérer samutation en se dotant demoyens techniques et matériels. Ces moyens leur donneront

une plus grande indépendance dans l’exercice de leur métier. Avis aux investisseurs prêts à mettre des moyens sur la table…sans mettre constamment le nez dans la ligne éditoriale ! Que répondez-vous à ceux qui pensent que les médias en Afrique ou sur l’Afrique, c’est essentiellement du divertissement, ou de la propagande politique plus ou moins déguisée ? Il ne faut pas généraliser. Et chacun a le choix. A ce que je sache, c’est bien nous qui avons la télécommande en main, pas un tiers. Concernant le choix des programmes, l’offre doit absolument continuer de s’étoffer pour satisfaire le plus grand nombre. Si cela passe par plus de chaînes privées, alors oui il faut continuer à développer ce secteur. Comment garde-t-on la rigoureuse discipline de vie qui est nécessaire à la durée ? Comment vaincre ses propres démons ? En pratiquant régulièrement une démarche d’introspection et d’autocritique. Et en faisant preuve de patience envers les autres et envers soi-même. C’est important de prendre soin de soi.

Comment survit-on au succès et à la notoriété ? Votre humilité est légendaire. Comment fait-on pour ne pas avoir la grosse tête quand on est devenu Robert Brazza et que l’on tutoie les grandes vedettes et les puissants ? Onensurvit enmarchant par terreet passur l’eau !C’est une expression que j’utilise souvent pour rappeler que nous sommes d’abord tous des êtres humains. Si l’on se croit différent des autres parce que l’on passe sur un écran ou parce que notre voix est diffusée passe sur les ondes, c’est qu’on a d’abord un problème dans le rapport à soi ou à ses semblables. Je comprends que des figures mondialement connues aient du mal à gérer un genre particulier de ‘gloire’ ou de ‘succès médiatique’, et que cela les oblige à prendre des dispositions particulières. Mais pour avoir rencontré des personnalités à la notoriété planétaire marchant en pleine rue, saluant un passant, prenant une photo et discutant avec des gens anonymes, je peux dire qu’il est possible demeurer accessible et humain malgré tout. C’est de cela dont il s’agit. L’humanité. Et je crois que l’être qui m’a le plus marqué en ce sens, et qui demeure pour moi une seconde figure paternelle, c’est Papa Manu Dibango. Sa simplicité, sa jovialité, sa générosité avec les autres sont pour moi une leçon de vie. C’est un antidote impérissable contre la grosse tête. Il aurait aimé cette phrase !...

Comment rencontre-t-on les bons mentors ? Comment fabrique-t-on la chance ?

Je ne crois pas que la chance se fabrique. D’aucuns disent qu’il faut la saisir…mais par quel bout ? Au gré de ses aptitudes, de ses expériences ou de ses croyances, chacun peut donner sa propre définition de la chance. Il en va de même pour les mentors. Ils n’arrivent pas ‘tout faits’. Dans mon cas, ces mentors se sont présentés à moi et ils ont eu la gentillesse de

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Vol 1 • N° 2 • Chemins d’Afrique 2021

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