Chemins d’Afrique
2021
L
e destin nous voit-il ? Le destin est-il aveugle, sournois et cynique ? Qui a peur des châtiments de l’Au-delà quand ceux d’ici, maintenant, semblent bien pires ?... Pourquoi faut-il se convaincre de l’idée que l’espoir n’est pas un simple slogan d’artiste, de pasteur ou de politicien ?... Si vous vous posez ces questions, les nouvelles chansons de Lokua Kanza sont la bonne prescription pour vous. Son nouvel album (en cours de finalisation) est une fontaine magique, un élixir de vie. Impossible de l’écouter et de rester neutre. Une fois passée la sensation de vertige et de multiplicité qui envahit l’esprit, l’ona lesentiment d’êtrepassésubrepticement dans un monde vieux monde nouveau, et de visiter des lieux inconnus et familiers. Transes du corps et de l’âmes. Et soudain, l’on y trouve tout ce que l’on avait perdu : les larmes de cette vie qui nous brûle souvent ; les soupirs et les râles d’amours non confessés ; les désirs qui s’étaient évanouis ; les souvenirs des meilleures caresses reçues et données ; et même les précieux moments qui avaient été dilapidés dans des activités inutiles… L’extase n’est pas loin. Il faut alors attacher sa ceinture. Car tous ces micro-bonheurs sont peut-être une overdose de vérité. Sommes-nous capables de regarder nos vérités intimes ? Dans 200 ans, quand les historiens du futur diront les vérités immuables de la musique et de nos vies écrasées, la voix acide et sucrée, douloureuse et aphrodisiaque de Lokua Kanza traversera leurs pensées. Et dira la fierté de nos âmes meurtries.
Le bonheur troublant de Lokua Kanza
Célestin Monga
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Vol 1 • N° 2 • Chemins d’Afrique 2021
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