Chemins d'Afrique VOL 1-No 2-June 2021

Chemins d’Afrique

2021

Pour une nouvelle classe de dirigeants politiques U ne équipe de citoyens actifs s’est donné pour mission de créer une école atypique : la School of Politics, Policy and Governance, plus connue sous le nom de SPPG au Nigeria. C’était le pays cible d'un travail de recherche #FixPolitics La culture dominante et omniprésente qui en résulte, créée par la classe politique africaine, exclut la majorité des citoyens, sape leur productivité et leur compétitivité, et les empêche de sortir de la pauvreté et de mener une vie longue, prospère et saine.

que j'ai mené à la Robert Bosch Academy de Berlin en tant que boursière du Richard von Weizacker Fellowship. Le but de cette école est de produire un grand nombre de leaders politiques compétents et réformateurs à l’échelle et à la vitesse nécessaires pour changer positivement la culture politique inhibitrice actuelle du leadership public en Afrique. L'objectif primordial du programme d'innovation de leadership politique est de transformer la qualité du leadership public des gouvernements et des institutions d'administration publique en Afrique pour une bonne gouvernance, une croissance et un développement économiques accélérés et inclusifs, la prospérité, la réduction de la pauvreté et, d'une manière générale, l'augmentation du bien-être de tous les citoyens. La gouvernance en Afrique est ébranlée à cause de la qualité des politiques ; l'Afrique ne peut améliorer la gouvernance sans corriger les politiques qui entravent cette gouvernance.

Pourquoi se concentrer sur le leadership politique ? Aucuneconversationsur l'incapacitédespaysafricains à traduire l'énorme dotation en ressources naturelles et humaines ne se termine sans un consensus sur le fait que le développement du continent est bloqué par la qualité de son leadership public. Auparavant, on supposait que le problème était ailleurs, et que c’était le manque ou la qualité de la classe technocratique de la fonction publique africaine qui l'empêchait de formuler de bonnes politiques, de mettre en place de bonnes institutions et de décider de bonnes priorités en matière d'investissements publics. L'étude #FixPolitics a montré que la classe politique, bien plus que les fonctionnaires, a le pouvoir de déterminer les résultats de la gouvernance dans les pays d'Afrique. La classe politique africaine a produit des performances économiques lamentables et une pauvreté extrême depuis de nombreuses décennies. À l'aube de la deuxième décennie du 21e siècle, alors que l'Afrique reste à la traîne de toutes les autres régions du monde en termes d'indicateurs de développement humain et économique, il est extrêmement important de s'attaquer, de manière structurelle et systémique, au problème du leadership public, évident dans le score extrêmement faible du continent en matière de gouvernance. Pour inverser de sombres prévisions, l'Afrique doit augmenter et soutenir de manière exponentielle la croissance économique, qui doit passer de la base actuelle de 3 à 4 % à une croissance créatrice d'emplois, c’est-à-dire un taux minimum de7 % à un taux à deux chiffres par an. Un objectif aussi ambitieux sera impossible à réaliser si le continent ne s'attaque pas à la défaillance aiguë du leadership public et à la distorsion de la culture politique qui sont les obstacles les plus importants au progrès économique du continent.

Oby Ezekwesili Le concept de ‘démocratie monopolistique’ décrit les distorsions qu’une classe politique bien établie et rentière cause sur les performances économiques— distorsions qui bloquent aussi l'amélioration du bien- être des citoyens. Car la démocratie a été, de manière démesurée, prise en otage par la classe politique en Afrique. Et cette classe politique, indépendamment de l’appartenance de ses membres à tel ou tel parti, a concentré le pouvoir politique et les avantages de la gouvernance dans son cercle restreint. Oby Ezekwesili Cofondatrice de Transparency International, Ancienne vice-présidente de la Banque mondiale, Leader de la société civile. @obyezeks Vol 1 • N° 2 • Chemins d’Afrique 2021

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